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Wagner au piano : Wilhem Latchoumia

A propos du spectacle

Wilhem Latchoumia, pianiste virtuose, s’attaque à Wagner, à travers des transcriptions écrites spécialement pour son instrument de prédilection.

Sur l’écran, au milieu des torches et des casques à pointe d’une Allemagne qui n’est plus romantique, le visage de profil du Roi noyé se fige. Les premières notes du piano résonnent, inconnues, étrangement familières, qui semblent sorties du troisième acte de Tristan. Les premiers spectateurs de Ludwig de Luchino Visconti ont vécu ce choc de la découverte d’une œuvre pour piano inédite de Wagner, que le réalisateur italien avait choisie comme conclusion de son film. Cette Elégie en la bémol majeur est le testament musical de Wagner, du moins la dernière œuvre sur laquelle il ait travaillé. Esquisse de huit mesures pour Tristan finalement rejetée en 1858, il se penche à nouveau sur elle en 1882 et la conclut par six nouvelles mesures. Le Journal de Cosima nous apprend qu’il la jouait encore sur son piano à Venise la veille de sa mort. Quatorze mesures en tout, donc, pour un compositeur dont la concision ne fut pas la première des vertus, mais qui semblent condenser toute la poésie wagnérienne, ce tropisme du désir et de la chute qui irrigue toute son œuvre. Wilhem Latchoumia le démontre en lui offrant en miroir des transcriptions et paraphrases par Liszt, Wolf et d’autres des plus fascinants moments des opéras wagnériens, de la chevauchée des Walkyries à la mort d’Isolde. Car plus que par les œuvres elles‐mêmes, complexes à monter, c’est par ces lectures au piano que toute une génération de musiciens et de mélomanes ont succombé les premiers aux charmes du mage de Bayreuth.

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