Rêves romantiques
A propos du spectacle
Robert Schumann: Manfred op. 115 – Ouverture
Carl Maria von Weber: Andante et rondo ungarese pour alto et orchestre op. 35
Jacques‐Féréol Mazas: Le Songe, fantaisie sur La Favorite op. 92 pour alto et orchestre
Johannes Brahms: Symphonie n. 4 en mi mineur op. 98
Direction: Kaspar Zehnder
Alto: Antoine Tamestit
Le songe, c'est cet état de rêve où la raison, soudainement, laisse place à l'épanchement de l’imaginaire. Il est l’état idéal de l’artiste romantique enclin à explorer son inconscient, à laisser s'exprimer tous ses désirs, ses extravagances aussi. Ainsi perçoit‐il, comme Nerval, le double aspect des choses, entre réalité et illusion.
Toute l'oeuvre de Schumann, entretenue par la fantaisie de son esprit, oscille ainsi entre ces deux mondes. Chez Weber, ce sont les sonorités sombres des instruments de l’orchestre qui ouvrent l’espace de l’intimité et du songe. Il trouve ainsi avec l’alto l’instrument idéal de la rêverie, comme dans son Andante et rondo ungarese.
Le Songe de Jacques‐Féréol Mazas, brillant violoniste et altiste français de la première moitié du XIXe siècle, est autre; c’est celui des réminiscences
mélodiques de l’opéra de Donizetti (La Favorite) à partir desquelles son esprit brode, glose et vagabonde.
Avec la Quatrième Symphonie de Brahms, on plonge dans la vérité intérieure où la nature sincère s’exprime et on pense alors au philosophe Alain qui disait que "songe n’est point mensonge, sinon en ce sens qu’il représente ce qu’on voudrait, non ce qui est" (1921).