Orchestre de Paris: Christoph Eschenbach & Emanuel Ax

A propos du spectacle

Christoph Eschenbach revient diriger l’Orchestre de Paris pour deux semaines de concerts. Le chef a concocté pour l’occasion un concert en noir et blanc, à la fois parce qu’il fait la part belle au clavier, mais aussi parce que la première partie virtuose et innocente tranche sur la seconde survolée d’ombres et de menaces.

Première partie digne d’un numéro de music‐hall : Prokofiev se met à la place de Haydn, Stravinski à la place de Bach, le premier reprend les dimensions de l’orchestre classique, le second déguise son piano en clavecin, avec des volte‐face de cinéma muet.
Emanuel Ax remet un peu d’ordre avec le vrai Haydn, mais ne pas oublier qu’il y a du Hongrois chez celui‐là, on ne s’ennuie pas une seconde !

C’est un autre monde que la musique de Chostakovitch. Avec cette symphonie composée juste avant‐guerre, le compositeur présente ses excuses pour la gêne occasionnée par ses œuvres précédentes, pas assez dans la ligne du réalisme socialiste… Derrière cette bonne volonté de façade, Chostakovitch écrit une œuvre déchirante, désarticulée et grimaçante, parcourue par des thèmes magnifiques et saisissants, faussement glorieux, à faire froid dans le dos.