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Diabelli’s: Andreas Staier

A propos du spectacle

En 1819, un compositeur‐éditeur nommé Diabelli se lance dans un étrange projet: pour donner une illustration de l’art musical de son temps — et sans doute faire une bonne affaire — il soumet une valse de son cru aux plus célèbres virtuoses et compositeurs de son temps, demandant à chacun de composer une variation, pour ensuite éditer cette œuvre collective.

Parmi les noms qu’il retient (tous plus ou moins célèbres à l’époque): Czerny, Hummel, Kalkbrenner, l’archiduc Rodolphe (dédicataire du fameux trio de Beethoven) Mozart (Franz Xaver, le fils de Wolfgang), Liszt (onze ans), Moscheles, Schubert et… Beethoven. Ce dernier, alors en pleine composition de la Missa solemnis, rejette d’abord la proposition d’un coup de patte… le thème de la valse n’est‐il d’ailleurs pas un frêle rapiéçage des premières notes de sa Huitième symphonie?

Il se pique cependant de ce qu’il appelle une Schusterfleck (pièce de cordonnier!) et compose trente‐trois variations sur ce thème anodin, qui en sont autant de commentaires critiques, de persiflages et de démonstrations de force d’un génie. La banalité formelle et harmonique elle‐même du thème devient son terrain de jeu: exit le tempo de valse, Beethoven propulse les quelques mesures de Diabelli dans une marche, une fugue à trois sujets, un air de Don Giovanni, un andante qu’on croirait de Chopin, au gré de trente‐trois mondes radicalement distincts, clos sur eux‐mêmes et cependant miraculeusement unis. Andreas Staier nous propose l’expérience rare de les entendre sur piano‐forte.

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